Marketing politique ou politique de la séduction (1986)


Marketing politique ou politique de la séduction

 

Résumé d'une émission de 1986 la nuit sur France culture où intervenait différents communicants politiques ainsi que Baudrillard.

 

Il n'y a pas de marketing politique, il y a des communicants politiques. Et cela car à la différence du publicitaire le communiquant n'a pas un contrôle total sur le produit.

Le produit est imposé, il a ses idées, sa culture, son projet, ses ambitions. Le communicant politique peut rendre le produit plus attractif, il peut multiplier les occasions d'achat, mais il n'intervient que sur la moitié du processus.

 

Le communicant politique doit être :

- Scientifique, car il fait des études sur le produit et son image pour trouver son point faible et son point fort.

- Créatif, car il sait ajouter à l'analyse scientifique ce qui touche l'opinion publique.

- Organisateur, car il organise cette communication sur le long terme.

 

Un autre rôle du communicant politique est de donner une plus grande importance à l'homme qu'au parti.

 

Le produit politique c'est le look, les idées et le réseau :

- Le look : c'est l'expression de la personnalité profonde. il ne doit plus y avoir de décalage entre l'homme profond et l'homme public. Les gens veulent savoir quel homme profond se cache derrière l'homme public.

- Les idées : la fin de l'idéologie ne veut pas dire la fin des idées. L'homme politique doit avoir des idées

- Le réseau : un réseau de gens qui diffusent vos idées "les pieds dans la terre"

 

Conséquences : il n'y a plus un horizon idéologique décisif. 

 

Tous les grands hommes politiques sont des hommes de spectacle. La question est de savoir si le spectacle est là pour illustrer une politique, pour révéler un projet, ou bien si ce spectacle est là pour s'y substituer.

 

Une bonne partie de l'histoire s'est faite à travers le spectacle de l'histoire.

 

Un produit bien emballé vaut mieux que le même produit mal emballé

 

Tout ce qui est clair est faux, mais tout ce qui n'est pas clair est inutile.

 « Le simple est toujours faux. Ce qui ne l'est pas est inutilisable. » — (Œuvres II, 1942)[1]

Cette phrase résume la difficulté de tout discours : simplifier les choses néglige inévitablement les cas particuliers. Mais intégrer tous les cas particuliers est un travail trop complexe et rendrait le discours incompréhensible et non fonctionnel.

 

Quand on a une personne en face de nous on sait quoi lui dire, quand on en a un million c'est comme si on avait personne en face de nous. Il faut donc construire un message. Cette construction est la seule garantie d'efficacité. Cette construction exige donc de passer par des techniques.

 

Les gens ne décodent pas les choses en fonction de ce qu'on veut leur faire croire. En d'autres mots, ils ne croient pas tout ce qu'on veut leur faire croire. Il n'y a donc pas une manipulation totale, il y a une complicité des gens dans ce spectacle et dans la dérision. Dérision du langage, déperdition du langage. En somme, les gens ne croient pas tout ce qu'on veut leur faire croire.

 

Il y a donc un mouvement général dans le spectacle aussi bien du côté des politiques que des citoyens.

 

 

- César Valentine -

 

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