Vous trouverez ici des livres que j'ai résumé (et quelques recherches personnelles)
Ce sont principalement des ouvrages de philosophie. J'ai fait de mon mieux pour essayer de garder la parole des livres, c'est-à-dire, en plus des idées, le vocabulaire de l'auteur. Le plus souvent j'ai résumé chapitre par chapitre en faisant l'effort de reconstruire les séries d'arguments.
Par manuel de combat j'entends un ouvrage qui affute l'esprit par la richesse de ses idées. Le manuel de combat doit pouvoir être consulté rapidement car il faut pouvoir réagir vite face à un danger. Voilà pourquoi chaque résumé est dense, comme ramassé sur lui-même, et tranchant comme le rabot de l'ébéniste.

Pourquoi j'ai choisi ces livres ?
La plupart de ces livres sont tombés entre mes mains pendant mes études de philosophies, d'autres un peu par hasard. Etrangement, le plus souvent ce n'est pas les livres qui m'ont le plus marqué que j'ai résumé. Je ne sais pas véritablement pourquoi je décide de résumer un livre et pas un autre. C'est le cas du livre de Russell auquel je suis resté hermétique, et pourtant je l'ai résumé ! D'autres m'ont marqué, c'est le cas des cours au Collège de France de Foucault, de "La citadelle intérieure" de Hadot, et de "La notion de l'autorité" de Kojève, ou encore des deux premières leçons d'Auguste Comte.
Je ne suis pas toujours en accord avec ce qu'il y a dans ces livres, par exemple, je trouve utopique et dangereuse la pensée d'Alain Supiot, ou encore trop orientée la lecture de Foucault par Lagasnerie, et puis je ne sais pas quoi faire de la philosophie de Russell, et quant-à Foucault, il me fascine autant qu'il me laisse sceptique. L'interprétation de Macpherson sur Locke est orientée par un penchant à l'interventionnisme d'État, et je trouve qu'elle fausse le propos de Locke.
Mais au delà de ces désaccords, on trouve dans chacun de ces livres de quoi faire sa salade (niçoise), car en fin de compte là où il y a une réflexion, il y a toujours quelque chose à gagner. C'est par exemple chez Auguste-Comte que j'ai trouvé l'origine de l'étouffante et déspiritualisante éducation que j'ai reçu à l'école républicaine. Lire de la philosophie c'est toujours remonter vers les sources de ce qui nous a construit, et donc la possibilité de supprimer les fausses opinions qui conditionnent nos affects et notre intellect.

Lire de la philosophie
N'ayez pas peur de lire de la philosophie, ne craignez pas de ne pas tout comprendre, c'est normal d'éprouver de la difficulté à la lecture d'un texte. Laissez-vous guider par les mots, cheminez avec le texte, vous attraperez toujours un peu du paysage. Toute entrée en philosophie est nécessairement imparfaite, c'est comme entrer dans une grande maison les yeux bandés, on y va à tâtons, et puis peu à peu on repère où sont les murs, les objets, les pièces, jusqu'à avoir en son esprit une idée claire de toute la maison. On ne lit pas de la philosophie, on pratique la philosophie, on entre en philosophie, et entrer en philosophie c'est toujours entrer en soi-même. 

Comment choisir son premier livre de philosophie ?
Il n'y a pas une réponse unique. Si vous avez la chance d'avoir quelqu'un autour de vous qui est initié à la philosophie, alors parlez-lui de votre désir de découvrir la philosophie, demandez lui de vous aider à choisir un ou plusieurs livres. Mais vous pouvez aussi entrer dans une librairie et vous laisser guider par votre sensibilité, ouvrir des livres au hasard et lire une page ou deux jusqu'à trouver le livre qui vous inspire. J'aurais tendance à conseiller de ne pas commencer par des livres contemporains, et donc d'éviter des livres qui traitent d'une question d'actualité. Privilégiez les classiques pour commencer. Je déconseille aussi les manuels de philosophie, car la philosophie est tout le contraire d'une suite de bonnes formules, mais "c’est quand on a longtemps fréquenté ces problèmes, quand on a vécu avec eux que la vérité jaillit soudain dans l’âme, comme la lumière jaillit de l’étincelle, et ensuite croit d’elle-même" écrit Platon dans la Lettre VII. Vous pouvez aussi choisir un livre qui traite d'un point particulier qui vous tient à cœur, comme "de l'amitié" de Cicéron, la question du beau dans "l'hippias majeur" de Platon, la question de la révolte dans "l'homme révolté" de Camus, ou encore la question de ce qu'est la philosophie dans la "Lettre VII" de Platon.

Il y a cependant deux livres qui me tiennent beaucoup à cœur et que j'aime à offrir quand on me montre de l'intérêt pour la philosophie. C'est « L'apologie de Socrate » de Platon et « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche.
Mais quel que soit le livre que vous choisissiez, voilà un petit dictionnaire de philosophie qui deviendra votre meilleur compagnon :  "Le dictionnaire de philosophie" sous la direction de Jean-Pierre Zarader chez Ellipses poche. Pour aller plus loin, il existe un dictionnaire plus technique, sorte de lexique philosophique, le vocabulaire technique et critique de la philosophie, ou encore appelé le Lalande. Et pour finir avec cette énumération, il y a aussi le dictionnaire d'éthique et de philosophie morale qui propose des articles de plusieurs pages sur des notions, des philosophes et des courants philosophiques.  

Mais qu'est-ce que la philosophie ?
Il existe beaucoup de définitions de la philosophie. J'en retiendrai deux.
La première fait de la philosophie une pratique rationnelle et objective de la pensée, ou pour le dire autrement, fait de la philosophie une science : La philosophie c'est la pensée qui tente de définir les conditions et les limites de l'accès à la vérité.
La seconde fait de la philosophie une médecine. On en trouve une belle définition chez Foucault dans son cours au Collège de France "l'Herméneutique du sujet". Foucault définit ainsi le sens de la philosophie dans l'antiquité : "La philosophie c'est l'ensemble des principes et des pratiques qu'on peut avoir à sa disposition ou mettre à la disposition des autres, pour prendre comme il faut soin de soi-même ou soin des autres".
J'aime ces deux définitions et je les crois toutes deux très complémentaires. Elles forment à mon sens le coté pile et le coté face de la philosophie : une réflexion sur la puissance et sur le bien.

Comment lire ces résumés ?
Pour celles et ceux qui n'ont pas de bagages philosophiques, je conseille les résumés suivants qui sont à la fois faciles d'accès et nourrissants : 

- Foucault "subjectivité et vérité", "Le gouvernement de soi et des autres", "Le courage de la vérité"

- Kojève "La notion de l'autorité"

- Milgram "Soumission à l'autorité"

- Pierre Hadot "La citadelle intérieure"

- Platon "Lettre VII"

- Nietzsche "vérité et mensonge au sens extra-moral"

- Le recueil de résumés intitulé "La Démocratie"

- La première partie de l'article intitulé "Le Cynisme"

- Pour les étudiants scientifiques : Thomas Kuhn "La structure des révolutions scientifiques"

Si vous avez une question, n'hésitez pas à m'envoyer un message via le formulaire contact.

Bonne lecture ! 

- César Valentine -