Foucault - "Introduction" à "l'archéologie du savoir" (1966)
"Introduction" à "l'archéologie du savoir" (1966)
Michel Foucault
- Résumé par César Valentine -
Il s'agit ici du résumé de la première "introduction" à l'archéologie du savoir. Introduction jamais publiée, et établie par Martin Rueff à partir des manuscrits de Foucault déposés à la Bibliothèque de France.
C'est un texte essentiel pour comprendre la nature des énoncés selon Foucault.
Introduction
Décrire, c'est articuler en proposition les rapports entre des faits. La description utilise un code linguistique défini pour transcrire à l'intérieur d'une langue ce qui se donne selon des codes "naturels", des codes non réfléchis. Décrire un énoncé, ce n'est pas lui substituer un énoncé qui lui soit équivalent : la proposition "il lui a dit de se lever" décrit bien l'énoncé "levez-vous" mais ne peut pas le remplacer pour jouer le même rôle dans le même contexte. La description de l'énoncé ne maintient pas l'énoncé dans le même contexte : elle fait apparaître au moins un élément de son rapport avec son espace d'énonciation (langue ou contexte). Il y a donc trois types de descriptions d'énoncés :
- Rapport à l'espace linguistique : "cette phrase a été dite en français"
- Rapport au contexte énonciatif : "il s'agit de la conclusion logique d'un discours"
- Rapport au contexte non linguistique : "il lui a dit de se lever"
On peut voir que la description des énoncés ne traite les énoncés que dans leur existence effective.
1. L'existence des énoncés
Un des traits de la modernité, c'est qu'elle a établi un nouveau rapport aux énoncés : ils sont quotidiennement déposés autour de nous.
Bien sûr, tous les groupes humains, en formant de nouveaux énoncés, manipulent aussi des énoncés déjà existants. La manipulation des énoncés se fait selon des modes singuliers :
- la vérification
Vérifier la validité de l'énoncé et le lier ainsi à un autre énoncé selon un rapport de principe à conséquences
- La répétition
Produire sur l'auditeur un effet semblable à l'énoncé répété
- La transformation
Faire apparaître dans l'énoncé un sens enfoui
Mais il existe encore d'autres modes qu'il faudrait étudier.
(On pourrait décrire une société selon le sort qu'elle fait aux énoncés : ceux qu'elle néglige ou conserve, valorise ou interdit, accueille ou refuse, de quelle façon elle les conserve, les diffuse ou les cache).
Mais ce que la culture moderne a de spécifique, c'est qu'elle est en train d'instaurer un rapport neutre, non-spécifié et monotone aux énoncés : il n'y a pas d'énoncé absolument négligeable, tout énoncé doit pouvoir entrer dans un nouveau corps d'énoncés.
Ce rapport neutre aux énoncés implique :
- La disponibilité
Tout énoncé est disponible pour tout traitement et toute transformation.
- L'indépendance
Les énoncés sont indépendants de leur production et de leur transformation.
- L'autonomie
Les énoncés sont doués d'une certaine autonomie, c'est-à-dire qu'on leur reconnaît une existence neutre et indifférente.
De sorte que, dans la culture moderne, les énoncés avec lesquels on a rapport, ce ne sont pas ceux qu'on commente, c'est d'abord et avant tout la masse totale de ce qui a été dit et se trouve directement ou indirectement conservé. La culture moderne accueille cette rumeur immense.
Il est donc en train de s'instaurer un rapport général et non-spécifié à la masse des énoncés. En voilà trois signes :
- Il n'y a plus d'énoncé qui soit étranger ou mort
Un regard ethnologique, historien, sociologique, linguistique, peut toujours se poser sur le plus mince des énoncés. - Le domaine de l'énonçable s'étend sans limite
Les bornes sont en train de s'effacer : tout a besoin de se transformer en langage et de trouver un moyen de s'énoncer. Il y a, dans notre culture moderne, toujours de nouvelles "choses à dire", de nouveaux objets que le langage investit. Nous sommes à l'âge de l'infinie description : tout doit pouvoir passer dans le code d'un langage approprié. - Les méthodes de transcription et d'archivage se sont multipliées
La conservation et la disponibilité de ce qui a été dit constituent notre horizon. Cela va engendrer la multiplication des énoncés les uns à partir des autres, et va donc multiplier le nombre de choses possible à nommer.
Il apparaît donc une nouvelle dimension qui est propre à notre culture : l'expérience que le langage existe comme un immense corpus d'énoncés qui n'a pas cessé de s'accumuler depuis que les hommes parlent. C'est-à-dire l'expérience que l'énoncé existe au moment même où il est prononcé, mais qu'il continue à exister après qu'il ait été prononcé. C'est cette expérience du langage qui contraint de poser la question du mode d'être des énoncés.
Pour trouver l'être même des énoncés, il faut libérer les énoncés des deux opérations qui permettent leur réactualisation : la critique et le commentaire.
La critique
La critique d'un énoncé le confronte à un ensemble de règles : règles de validation et règles de construction. La critique introduit toujours l'énoncé dans un univers de règles considérées comme actuelles. Donc, en analysant les énoncés selon les règles qui les rendent possibles (valables ou correctes), la critique esquive le mode d'être de l'énoncé lui-même.
Le commentaire
Le commentaire a pour fin de transformer l'énoncé en une série d'autres énoncés chargés de dire le secret, la vérité qui n'était pas dite dans l'énoncé lui-même. C'est cette parole initiale que le commentaire a pour tâche de restituer. Mais en décrivant la présence d'un autre ensemble d'énoncés qui constitue la vérité de l'énoncé étudié, le commentaire esquive le mode d'être de l'énoncé lui-même.
Donc ni la critique ni le commentaire ne peuvent interroger le mode d'être des énoncés. Le commentaire pose la question des autres énoncés qui soutiennent l'énoncé étudié. La critique pose la question des règles qui ont présidé à la construction de l'énoncé.
Mais alors une autre question apparaît, une question qui est au principe de ces deux questions : de quelle forme d'existence un énoncé doit-il être doté pour pouvoir devenir l'objet d'un commentaire ou d'une critique ?
Pour répondre à cette question, il faut suspendre toute opération sur ces énoncés, suspendre tout commentaire ou toute critique. Il faut les regarder comme des événements singuliers qui ont la propriété de subsister sur un mode singulier. Il faut donc traiter les énoncés comme des choses. C'est-à-dire non pas se placer dans la dimension de ce qu'on peut dire ou de ce qu'on a voulu dire, mais de ce qui a été effectivement dit.
2. L'énonciabilité
Le problème est de décrire un énoncé comme une chose. Or la description linguistique n'atteint l'énoncé que dans sa virtualité, elle décrit les éléments de l'énoncé, ses règles de construction et sa signification, mais elle ne dit pas pourquoi c'est cet énoncé qui est apparu.
La description linguistique fait de la langue la chose réelle et de l'énoncé une virtualité de la langue. Or s'il est vrai que le nombre d'énoncés qu'on peut former à partir d'une langue est indéfini, le nombre des énoncés effectivement prononcés est toujours réduit par rapport à cette virtualité. De sorte que l'univers du prononcé est plus étroit que l'univers du prononçable.
La description linguistique replace les énoncés dans l'univers du prononçable et analyse les conditions de possibilité des énoncés. Tandis que la description des énoncés comme événement replace les énoncés dans le seul espace qui a été effectivement prononcé. Il faut analyser cet espace, car c'est lui qui doit permettre de définir les conditions de réalité des énoncés.
Un énoncé effectivement formulé, c'est un énoncé qui a un auteur, un moment et un lieu. C'est un énoncé dont la formulation consistait en certains actes (ordre, prière, démonstration), et visait un certain objet. Il y a donc un ensemble d'éléments tout autour de l'énoncé, et c'est ce versant extralinguistique qu'il s'agit de décrire. Il faut montrer comment ce versant extralinguistique délimite le formulable et fait apparaître singulièrement l'énoncé.
Pour le dire autrement, il existerait donc une instance qui déterminerait de l'extérieur l'univers virtuel de la langue. On trouve généralement à cette affirmation une objection et une solution qui s'appuient l'une sur l'autre :
Objection traditionnelle : la langue est un système établi à partir des énoncés effectivement articulés. Donc la langue n'est pas un domaine virtuel, c'est le système des énoncés réels.
On peut répondre à cette objection que la langue est bien construite à partir des énoncés effectivement articulés, mais que le propre de ce système, c'est de pouvoir engendrer des énoncés nouveaux qui sont corrects et qui ne modifient pas la langue elle-même. De sorte que la langue est une possibilité quasi indéfinie d'énoncés nouveaux.
Mais le problème est alors de savoir à quelle limite se heurte cette possibilité infinie du langage. Pourquoi certains énoncés apparaissent en un moment déterminé du temps ? Et pourquoi certains énoncés n'apparaissent pas ?
Le pouvoir d'une langue dépasse toujours la totalité des énoncés effectifs. Il faut donc faire apparaître la limite qui maintient les énoncés en-dessous de la possibilité infinie de la langue. C'est en saisissant cette limite qu'on pourra décrire les énoncés comme événements. Cette limite qui sépare les pures possibilités de la langue de la masse des choses dites, c'est la ligne de "l'énonciation impossible".
Solution traditionnelle : l'apparition des énoncés est due à l'existence de sujets qui parlent et aux circonstances qui déterminent ce qu'ils disent. Donc poser la question des énoncés, renverrait aussitôt à la psychologie des individus et à leur histoire concrète. Les énoncés ne seraient que la découpe par une histoire réelle (des hommes et des choses) d'un espace virtuel ouvert par la langue. De sorte que la linguistique aurait à dire quels sont les énoncés possibles, et l'histoire aurait à dire pourquoi et comment certains énoncés ont été choisis.
Cependant, cette hypothèse laisse entier le problème de savoir comment les individus disposent de la langue qui est la leur. Car les hommes ne disposent pas de la langue comme d'un ensemble infini de combinaisons possibles dont certaines seraient rendues nécessaires. Ils disposent de la langue à l'intérieur d'un ensemble de choses dites et de choses à dire. Et cet ensemble constitue le champ réel qui limite et conditionne les énoncés qui apparaissent. En d'autres mots, l'homme ne dispose de son langage qu'à l'intérieur d'un domaine "d'énonciabilité" qui prescrit les limites de sa parole, et constitue la condition de réalité de son énoncé.
L'objection et la solution traditionnelles supposent que les énoncés effectifs sont prélevés directement sur les possibilités de la langue. Les énoncés seraient donc au point de croisement entre un pur espace de possibilité (la langue) et un principe externe de réalisation (les hommes et les choses).
Or, chaque énoncé appartient à deux systèmes de possibilités : la grammaticalité et l'énonciabilité. Le système de la grammaticalité permet de construire n'importe quel type d'énoncé, il détermine les règles d'une construction légitime. Le système de l'énonciabilité a été établi à partir des énoncés réels, il détermine les lois immanentes des énoncés. En d'autres mots, il définit la possibilité réelle d'un énoncé, et répond à la question : "comment peut-il se faire qu'il ait été réellement prononcé ?".
En somme, pour qu'un énoncé soit énoncé et compris, il faut qu'il obéisse aux conditions de possibilités définies par le champ grammatical et le champ d'énonciabilité.
Le champ d'énonciabilité est plus difficile à définir que le champ grammatical. Il n'est peuplé que des énoncés effectivement articulés, et il pourrait bien n'être que la somme de ce qui a été dit. Cependant, le domaine de l'énonçable a sa configuration propre : c'est cette configuration qu'il s'agit de découvrir.
Le domaine de l'énoncé n'est qu'histoire puisque chaque énoncé modifie le domaine en question. Tout énoncé est événement dans cet espace, et cet espace est toujours modifié par cet événement. De la même façon, la langue est modifiée par le langage, mais le domaine de l'énonçable est beaucoup plus mobile et difficile à établir que le domaine de la linguistique. Faire l'histoire de la langue ne permet pas de définir ce qui a été énonçable à une époque donnée. Les phénomènes linguistiques ne sont le plus souvent qu'un effet d'une réorganisation du champ d'énonciabilité (l'apparition du mot mammifère est le signe d'une mutation dans le régime des énoncés, mais il ne permet pas de décrire cette mutation du régime des énoncés descriptifs qui a permis qu'on isole l'ensemble des corrélations caractéristiques du genre mammifère).
Mais la principale différence entre l'analyse d'une langue et l'analyse d'un ensemble d'énoncés, c'est que celui-ci peut être choisi d'une façon beaucoup plus arbitraire. On peut prendre un groupe d'énoncés très restreint pendant une période très brève, ou au contraire un ensemble très vaste qui embrasse des siècles. Les délimitations sont toujours des hypothèses de travail qui ne peuvent présenter leur justification qu'après coup. L'analyse des énoncés suppose toujours une construction (découpage, isolement, rapprochement) qui permet de décrire les énoncés : les groupes d'énoncés ne se manifestent pas d'eux-mêmes comme objets à décrire.
Enfin, cet ensemble d'énoncés n'est pas la pure et simple somme des énoncés singuliers. En effet, les énoncés sont liés à un contexte (verbal ou non), et ils sont destinés à passer sans trace (un appel, un ordre), à durer quelque temps (un règlement affiché, une loi), ou à durer éternellement (une démonstration, une constitution). Or, puisque le champ d'énonciabilité est défini par une hypothèse de travail, le contexte des énoncés n'apparaît que par la médiation d'une opération constructive.
C'est en découvrant qu'il y a une transformation de ce qui peut être effectivement énoncé, qu'on passe d'une limite à une autre, et qu'on change ainsi de strate d'énonciabilité. Le domaine d'énonciabilité a donc une historicité qui le distingue de l'histoire de la langue, et du simple cumul des énoncés individuels.
III. Événement et rémanence
Il s'agissait au départ de décrire les énoncés dans leur existence propre, c'est-à-dire comme événements. Or, l'énoncé semblait ne pas avoir d'existence propre et n'apparaître que pour disparaître. C'est certainement pour cela que l'on a peu considéré le mode d'être propre aux énoncés. Pour pouvoir saisir l'énoncé, il ne faut pas s'adresser à ce qui l'entoure, il faut s'adresser à l'énoncé lui-même, là où il se donne pour la première fois, puis se répète ou se maintient. Le mode d'être de l'énoncé a son principe dans l'énoncé lui-même.
L'énoncé est un événement qui demeure. Événement puisqu'il a une date et un lieu de naissance. Mais de plus, l'énoncé a une existence rémanente. Cette rémanence doit retenir notre attention pour deux raisons :
premièrement, la diversité des formes sous lesquelles la rémanence se manifeste, et le grand nombre de dimensions qui permettent de la décrire offrent une large palette d'analyses :
- Analyse selon le médium de conservation
- Analyse selon les intentions de conservation
- Analyse selon les accidents de la conservation
- Analyse selon les formes de la réactivation
- Analyse selon les types d'objectivité
- Analyse selon les formes d'intégration dans un corpus d'autres énoncés
- Analyse selon les modes d'insertion dans un univers non verbal
Pour un énoncé, subsister ne revient pas à maintenir son existence, mais à la différencier, à la multiplier, à la répartir.
Deuxièmement, il n'y a pas d'un côté l'énoncé dans son existence première, et de l'autre la rémanence de l'événement. En fait, on a affaire à un phénomène paradoxal : la rémanence de l'énoncé appartient à sa singularité d'événement. L'énoncé n'est pas seulement défini par son surgissement, mais par le maintien de ce qu'il dit et du fait qu'il le dit jusqu'à ce que l'appel ait reçu exécution, que l'ordre ait reçu obéissance. C'est là sa curieuse existence, l'énoncé persiste à énoncer ce qu'il énonce alors même qu'il n'a plus de support sensible. En somme, la rémanence n'est pas l'accident qui s'ajoute à l'événement de l'énoncé, elle est le propre de cet événement.
L'énoncé est donc doté d'une rémanence. Ceci a deux conséquences :
- L'existence rémanente de l'énoncé ne peut pas être décrite en termes de conservation d'un événement. Elle doit être décrite à partir de l'énoncé lui-même dans la mesure où c'est en lui que la chose se trouve dite. L'énoncé est inséparable de son corps sensible, il est ce corps lui-même. Il faut donc traiter les énoncés comme étant eux-mêmes des choses (le journal qui transmet un énoncé est un moment intrinsèque de l'énoncé. En d'autres mots, il ne faut pas minimiser le support de l'énoncé quand on analyse l'énoncé, le support constitue aussi ce qui se dit).
- La rémanence de l'énoncé constitue le mode d'être de la chose dite. C'est-à-dire que les choses dites forment dans le monde un ensemble compact, une masse qui s'enchevêtre aux choses elles-mêmes. On ne dit pas les choses au-dessus des choses, dans un ciel idéal. Les choses sont dites au milieu des choses, elles viennent les déplacer, les rapprocher, vivre au milieu d'elles, les recouvrir. Il ne faut donc pas chercher à affranchir le langage de ce fameux statut de "choses", mais au contraire l'y enfoncer, et s'interroger sur ce mode d'être singulier, qui fait, des énoncés, autant de choses rémanentes.
Une difficulté apparaît, c'est que les énoncés sont eux-mêmes soumis à une série d'événements extérieurs (une inscription s'efface, une bibliothèque brûle…). Mais la disparition d'un énoncé est, tout comme sa conservation, son mode d'être intrinsèque, c'est-à-dire sa rémanence qui lui est propre. De plus, il ne faudrait pas considérer l'effacement d'un énoncé comme son dernier événement : maintien, oubli, disparition, réactivation, sont autant de modalité de sa rémanence.
La disparition de l'énoncé n'est jamais absolue. C'est parce que l'énoncé existe comme chose au milieu des choses, que sa disparition laisse nécessairement une place vide où il peut être restitué, deviné, en tout cas répété : l'absence d'un énoncé est une partie du monde.
La singularité des énoncés par rapport aux autres "choses" du monde, c'est qu'ils ne sont pas purs et simples, mais qu'ils sont choses parmi les choses, et qu'ils s'entrelacent avec les autres choses, les modifient, les séparent, altèrent leur configuration. Ils ont un mode propre d'apparaître et de demeurer, un mode si singulier qu'on ne peut pas les assimiler ou les confondre avec aucune autre chose.
Conclusion
L'énoncé nous apparaît donc comme un événement linguistique placé dans un champ d'énonciabilité et doté d'une rémanence.
L'appartenance à un champ d'énonciabilité définit l'actualité de l'énoncé (ce qui l'entoure et le conditionne au moment où il est articulé = son actualité). Sa rémanence est au contraire ce qui lui permet de se perpétuer, donc d'échapper à ce système qui lui est contemporain (= la possibilité d'avoir une autre actualité).
Ces deux caractères des énoncés sont opposés, mais ils ne sont pas indépendants l'un de l'autre : la possibilité de la rémanence appartient à l'énoncé, mais les réactivations que la rémanence autorise ne se produisent qu'à l'intérieur du champ d'énonciabilité. De sorte que le champ effectif de l'énonciabilité est pour les énoncés un domaine de rémanence.